Je voudrais faire une panthère.
Il y en avait une chez ma grand mère, elle me fascinait. Je l’ai toujours vue sur le buffet.
Elle a été donnée à la mort de Mamie. Je l’aurais bien voulue mais je ne l’ai pas demandée.
Alors puisque je me suis mise à la terre, je vais m’en faire une. Mon Dieu que c’est dur !… La terre est molle… Ca ne tient pas. Il faut la maintenir avec des tiges en tous sens.
Et puis les jours passent, je n’y arrive pas. Je pars me faire opérer du genou en plus. La panthère attendra mon retour…
Elle est toute sèche, la terre a craqué, les tiges sont soudées dans l’animal. Il faut la casser ; tant pis je recommencerai.
La mort dans l’âme, je casse tout à la masse… La tête est restée et un bout de la patte avant aussi, avec la tige dedans ! Et là ce trou laissé par une autre tige dans la gorge, comme transpercée par une flèche!… C’est TROPHEE… Et voilà !
Un copain, fameux pilote automobile, m’a demandé si je pouvais modeler un cheval qui évoque la Ferrari qu’il pilotait. J’ai d’abord refusé, et un jour je me suis dit : « pourquoi pas ! ».
C’était l’hiver, il pleuvait. J’ai collecté plusieurs photographies de chevaux, acheté un bouquin, et j’ai commencé. Je me souviens, il me manquait quelques détails, j’ai pris la voiture sous la pluie ; il y avait bien des chevaux au passage à niveaux n°5 à St Germain de la Grange !
Je les ai vus, mais mon parapluie trop coloré leur faisait peur. Ils faisaient des allées et venues, et ce sont eux qui m’observaient.
Un détail, un seul, à l’encolure, je suis rentré à la maison et je l’ai fait. Il l’a trouvé trop cher, le copain, j’avais juste demandé le prix du moulage pour pouvoir en garder un. Je l’ai remporté, je l’ai gardé et il a remporté 2 Grands Prix ! Vive la compète !
Elle ne m’intéresse pas du tout cette émission à la télévision et je m’évade en fixant l’ écran qui fait défiler un tas d’images confuses. Pourtant, tout à coup, parmi cet amas de couleurs, sauvage et fugitif s’impose le cabri… Un papier, un crayon, quelques courbes ; ça y est, c’est comme si c’était fait !
Ca… c’est tout moi ; après je ferai sûrement « CORNE » !
Née à Versailles, le 7 Janvier 1951
Signe particulier : CAPRICORNE
Coup de téléphone !
-« Mon Dieu, toi ?… Ca fait combien de temps ? …attends, je prends ton numéro : » Petit bloc spiral emprunté à un enfant de la maisonnée, Bic bleu…
J’inscris sa nouvelle adresse, son téléphone ; on a un tas de choses à se dire, machinalement, le crayon à la main, je griffonne ; Aujourd’hui ce sont des courbes (c’est souvent) ; elles se rapprochent, elles s’assemblent… Demain à l’atelier, la girafe prendra forme.
Merci Danielle !
On m’a refusée il y a bientôt 10 ans à un salon. Le seul. Ils ont refusé mes amies aussi. Moi, j’ai demandé pourquoi mes sculptures n’avaient pas été retenues.
On m’a répondu évasivement : « Oh ; je ne sais pas, je crois que votre travail n’est pas assez académique »
J’ai repris mes sculptures, et suis allée directement à l’atelier… « Ah ! ils veulent de l’académique ! je vais leur en faire ! »
« Voilà, BLE EN HERBE ça vous ira ? »
Finalement, je n’y suis jamais retournée.
Tu es venue après l’EFFRONTEE. Ca m’a bien plu son drapé, mais j’aurais pu aller plus loin ;
Montre lui à l’ Effrontée que tu peux avoir plus ; que ta robe peut-être mouillée, que tu as des doigts au bout des mains. Ah ! et puis Lucie R. aime bien l’EFFRONTEE, mais ce qui la dérange, ce sont les orbites creusées pour les yeux : je vais combler ça Lucie, puisque tu préfères…
EUREKA !… juste une ligne pour le nez. Ca va ?
Depuis mon retour du chili où j’ai dû travailler autrement pour des raisons pratiques, j’ai vu mes sculptures prendre un autre tour; le style a changé : Dans une continuité détournée à partir du volume déjà hors normes de leurs jambes, leur buste s’est effacé, mais demeure, pour exprimer leurs histoires courtes :
La série « ZOOM » vient de naître.
J’ai fait de la poterie avant la sculpture. A l’émaillage, sur une première couche gris foncé, je superposais, à la louche des coulures. Je faisais de grands plats carrés et Claude Champi, célèbre potier, nous donnait ses restes d’émaux. Ils étaient superbes. Sa femme Nanie les mélangeait. Ca faisait des dessins pas mal, au hasard.
En regardant de plus près, j’y ai vu une femme et en homme qui l’embrassait : elle, les bras en l’air, le toisant un peu, et lui, approchant ses lèvres ; il doit être à genoux. Ah !!! Non !!! Il n’a pas de corps, ses épaules se terminent là, l’émail s’est mélangé au fond plus clair du plat… On dirait des ailes, ses épaules ; on dirait une tête d’homme sur un corps de mouette.
J’en ai fait un tableau en pastel sec. Il s’appelle « La Belle et la Mouette ».
La Belle, je l’ai faite en terre, elle s’appelle TANGO.
Un tee shirt rapporté par Jean Pierre (mon mari), de Hong-Kong. Une calligraphie sur un fond de soleil rouge. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais ce signe là on dirait une femme chinoise, à genoux tendant les bras. Elle va devenir SYMPHONIE, parce que de dos on dirait un violon.
Les autres : SOLEIL LEVANT, KIMONO, et SAN TZÜ TZU vont venir après, au hasard des livres de calligraphie que j’ai parcouru par la suite en quête d’autres personnages cachés.
J’arrive à l’atelier : Je commence quelque chose aujourd’hui ! …Mais quoi ? « Je n’ai pas d’idée. » C’est pas grave ! je vais retrouver mes « élèves », enfin, celles et ceux que j’essaie d’aider avec ma petite expérience à moi :
– C’est aux Ateliers Arcisiens à Bois d’Arcy. Comme je ne me débrouillais pas trop mal, Christine B. m’a demandé d’animer un atelier sculpture, pour la soulager… En 95 ou 96 ? je ne sais plus…
Voilà j’arrête mon moteur, j’ouvre ma portière : « Ah te voilà toi ? Tu apparais, comme ça, sans crier gare ? » Je m’y mets tout de suite, tu seras « ANGEAILE », parce que « L’ANGE NOIR », j’ai déjà entendu ça quelque part.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ullamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat. Duis aute irure dolor in reprehenderit